L'AUDITION

Le son et le système auditif
Les causes de déficience auditive
Comment la prévenir ?
Comment elle se manifeste ?
Comment la détecter ?
Qui consulter ?
J'entends mal, que dois-je faire ?
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ANATOMIE DE L'OREILLE

1. Que sont l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne ?
L’oreille externe comprend le pavillon et le conduit auditif. L’oreille moyenne est une cavité remplie d’air, appelée encore caisse de tympan, qui communique avec le pharynx par la trompe d’Eustache. L’oreille interne se compose de la cochlée, ou limaçon, qui en constitue la partie auditive et du vestibule, formé du saccule et des canaux semi circulaires, dédié à l’équilibre.

2. Comment l'oreille fonctionne-t-elle ?
L’oreille est un organe pair qui assure deux fonctions distinctes, l’audition et l’équilibre. En tant que siège de l’ouie, elle capte les sons au niveau du pavillon interne. Transmis par le canal auditif, ceux-ci mettent en vibration le tympan, puis la chaîne des osselets de l’oreille moyenne, qui les amplifie et lui permettent d’atteindre, via la fenêtre ovale, la cochlée ou limaçon, qui a pour fonction d'analyser puis de convertir les vibrations sonores en influx nerveux, grâce à des cellules réceptrices qu'on appelle les cellules ciliées, externes et internes. Puis l'influx nerveux est transmis, par le nerf auditif, jusqu'à l’aire auditive du cerveau qui traite les informations ainsi reçues. La partie de l’oreille dédiée à l’équilibre est le labyrinthe, qui fait également partie de l’oreille interne. Renseigné par les déplacements des otolithes, il transforme les informations reçues en influx nerveux, transmis au cerveau qui assure la position et les mouvements du corps dans l’espace.

3. Qu’est-ce que l’oreille moyenne ?
L'oreille moyenne est une cavité remplie d’air, appelée encore caisse du tympan. Elle communique avec le pharynx par la trompe
d’Eustache. Elle renferme une chaîne de trois osselets, le marteau, qui est au contact du tympan, l'enclume et l'étrier, dont la platine assure la jonction avec l’oreille interne. Ces trois osselets sont les plus petits os du corps humain ; leur taille est de l’ordre du millimètre. Leur chaîne transmet et amplifie les vibrations sonores vers l'oreille interne.

4. Qu’est-ce que le tympan, à quoi sert-il, quel rôle joue-t-il exactement dans l'audition ?
Le tympan est une membrane située à l’extrémité du conduit auditif. Il protège l’oreille moyenne, capte les sons, les amplifie et les transmet à la chaîne des osselets.

5. Qu'est-ce que la cochlée ? De quoi est-elle composée ? Quelle est sa fonction ?
La cochlée, ou limaçon, constitue la partie auditive de l’oreille interne. Dans la cochlée se trouve l’organe de Corti, qui repose sur la membrane basilaire. Il est recouvert par la membrane tectoriale qui flotte dans l'endolymphe contenue dans le canal cochléaire, et assure la perception auditive, en analysant les vibrations sonores qui proviennent de l’oreille moyenne. Il présente deux types de mécanorécepteurs, les cellules ciliées externes, disposées sur une seule rangée, et les cellules ciliées internes, disposées en cône, sensibles chacune à une certaine fréquence, et assurent un rôle de transduction. Les informations auditives, converties en influx nerveux sont transférées par les nerfs cochléaire et auditif aux aires auditives du cerveau où ils sont décodés et interprétés.

6. Est-il exact que le centre de l'équilibre se trouve dans l'oreille interne ?
L’équilibre est assuré essentiellement par le vestibule, situé dans l’oreille interne et qui renferme des éléments sensoriels envoyant des informations sur la position et les mouvements permettant ainsi de préserver l’équilibre. Mais le vestibule n’est pas le seul organe impliqué dans son maintien. La vision et le système nerveux proprioceptif y sont également fortement impliqués.

7. Certaines maladies infectieuses peuvent-elles entraîner une baisse del'audition ou une surdité ? Quelles sont-elles ?
Certaines maladies infectieuses contractées par la mère en cours de grossesse, en particulier la toxoplasmose, les infections à CMV (Cyto-Mégalo-Virus), l’herpès, la rubéole peuvent provoquer une surdité de l'enfant. Des maladies infectieuses, telles des otites et la méningite peuvent avoir la surdité pour séquelle.

8. Existe-t-il des affections non infectieuses pouvant entraîner une baisse ouune perte de l’audition ?
Il existe des surdités d’origine génétique. Les plus connues sont l’otospongiose qui se manifeste d’abord par une surdité de transmission, et la maladie de Uscher, dont les différents types associent à des degrés divers une atteinte de la vision et une perte de l’audition. Par ailleurs, le neurinome de l’acoustique, tumeur bénigne, peut entraîner une surdité, par son évolution intrinsèque ou en conséquence de sa nécessaire exérèse.

9. Qu’est-ce qu’un bouchon de cérumen ?
Le cérumen est une production du conduit auditif. Il est produit par les glandes sébacées et des glandes de transpiration apocrines. Il permet la lubrification du canal auditif, évitant son assèchement. Il a un rôle de protection antibactérien et antifongique. Normalement éliminé de façon naturelle, il arrive qu’il s’accumule et s’assèche, formant un bouchon qui gêne le passage des ondes sonores.

SURDITE - PRESBYACOUSIE - HYPERACOUSIE

10. Qu'appelle-t-on une surdité de transmission ?
Il s'agit d'une surdité d'ordre mécanique due à une lésion de l'oreille moyenne ou de l’oreille externe. Elle peut être corrigée par un traitement médical ou chirurgical, ou encore compensée par une prothèse auditive.

11. Qu'appelle-t-on une surdité de perception ?
La surdité de perception, également appelée surdité neurosensorielle, résulte du dysfonctionnement de l’oreille interne ou du nerf
auditif.

12. Qu'est-ce que l'hyperacousie ?
L'hyperacousie est une hypersensibilité aux sons avec une intolérance aux bruits forts, en particulier aux bruits aigus. Lorsque
l’hyperacousie est grave, c’est une affection douloureuse et handicapante. L'hyperacousie, qui est de règle dans les surdités de perception, est généralement bien corrigée par le port des aides auditives.

13. Est-ce qu'un bouchon de cérumen peut être la cause d'une baisse de l'audition ?
Le cérumen est une matière sécrétée par les glandes sébacées et apocrines dans le conduit auditif. Il est normalement évacué naturellement. Cependant, il arrive qu’il s'accumule et sèche, formant un bouchon qui peut gêner le passage des ondes sonores et provoquer une diminution de l'acuité auditive.

14. Peut-on devenir sourd brutalement ?
Oui cela peut arriver, à la suite d’un traumatisme sonore aigu, comme une déflagration, un concert exagérément amplifié, du fait
d’un accident vasculaire cérébral, ou d’une paralysie faciale « a frigore ». Un traumatisme crânien ou facial, avec fracture du rocher, peut être cause de l’apparition d’une brusque surdité. Cependant, le plus souvent, il n’y a pas d’étiologie retrouvée.

15. Que faire en cas de l’apparition brutale d’une surdité ?
A la suite de l’exposition à des sons trop intenses, de toute autre cause connue, ou sans cause apparente, une personne n’entend plus, ou très mal, comme « dans du coton ». Il faut dans ce cas consulter en urgence un médecin ORL. Bien que cette situation soit parfois irréversible, et que dans d’autres cas on puisse la voir régresser spontanément, un traitement par caisson hyperbare, ou par corticoïdes à haute dose peut se révéler efficace, à la condition d’avoir été instauré sans délai.

16. Qu’appelle-t-on presbyacousie ?
On appelle presbyacousie la baisse de l’audition liée à l’âge. Elle s’installe souvent progressivement et insidieusement, à partir de la cinquantaine, si bien que l’entourage s’en rend compte avant l’intéressé lui-même. La personne concernée a souvent, au début, du mal à accepter cette manifestation du vieillissement. Le port d’appareils de correction auditive permet d’aider à la compensation de ce trouble. Mais lorsqu’elle n’est pas appareillée, elle en vient à perdre progressivement le fil de la conversation, et à s’exprimer de façon inopportune « à côté de la plaque ».

17. Quels sont les premiers signes d'une baisse de l'audition liée à l’âge ?
Un des premiers signes de la baisse de l’audition liée à l’âge ou presbyacousie est la mauvaise compréhension de la parole, la
personne concernée dit : « j’entends mais je ne comprends pas » ; la gêne est plus importante lorsque l’interlocuteur est dans une autre pièce, ou lorsque des bruits ou de la musique sont mêlés aux voix, ou lorsque plusieurs individus parlent en même temps. L’écoute de la radio et de la télévision étant rendues plus difficile, la personne concernée règle le niveau sonore de manière anormalement élevé. N’ayant plus le contrôle de son niveau d’élocution, elle parle souvent trop fort.

18. La baisse de l'audition s’installe-t-elle en progressive ?
Elle peut être progressive, voire très lente, en particulier dans la presbyacousie, ou lorsqu’elle est due à une exposition prolongée à un niveau sonore trop élevé (maladie professionnelle). Cependant, elle peut être brutale dans le cas d'un traumatisme sonore aigu, ou d’un accident vasculaire cérébral, ou survenant à la suite d’une fracture du rocher. Certaines affections comme la méningite peuvent provoquer une surdité d’installation rapide.

19. La presbyacousie peut-elle être héréditaire ?
Il y a un facteur génétique important dans l’apparition de la déficience auditive, mais il ne s’agit pas réellement d’une affection héréditaire.

20. Peut-on retarder le processus de vieillissement de l'oreille ?
Le vieillissement de l’oreille est inévitable et irréversible. Sa précocité d’apparition est, entre autres causes, liée en grande partie à un facteur génétique qui échappe à tout contrôle. On peut cependant conserver plus longtemps une bonne oreille en évitant les niveaux sonores trop élevés. Le traitement de certains troubles circulatoires peut être également bénéfique.

21. Les deux oreilles vieillissent-elles de la même manière ?
La baisse de l’audition due au vieillissement ne touche pas toujours les deux oreilles de la même façon. Seul un bilan auditif permet de définir avec précision la perte auditive de chaque oreille.

21 bis. Lorsqu'on commence à avoir du mal à suivre une conversation dansun milieu bruyant, est-ce le signe que l'audition baisse ?
Il s’agit effectivement souvent des premières manifestations de la presbyacousie.

22. Pourquoi parle-t-on plus fort lorsque que l'on commence à entendre mal ?
Le niveau de la voix est normalement contrôlé par l’oreille, par le phénomène du feed-back. Quand l’audition diminue, la voix, qui n’est plus contrôlée, devient plus forte. Il arrive aussi que, voulant corriger, la personne devenue malentendante parle d’une voix trop faible.

LES ACOUPHENES

23. Qu’appelle-t-on des acouphènes ?
Les acouphènes sont des sons désagréables tels que sifflements, bourdonnements, ou autres bruits gênants ou désagréables qui sont perçus, dans les oreilles ou dans la tête, en l’absence de source sonore. Les acouphènes peuvent devenir difficilement supportables et représenter un handicap invisible permanent. Ils peuvent apparaître sans cause apparente ou bien après un traumatisme sonore ou encore avec l’âge.

24. Les acouphènes peuvent-ils entraîner une baisse de l'audition ?
Les acouphènes n’entraînent pas de baisse de l’audition. Cependant, ils apparaissent quelquefois en même temps qu’une perte
d’audition, mais n’en sont pas la cause.

25. Existe-t-il des solutions pour se débarrasser des acouphènes ?
Il n'existe pas de remèdes sûrs et efficaces ; cependant, l’usage d’aides auditives par les personnes devenues malentendantes peut les soulager, surtout dans le cas où les acouphènes sont apparus en même temps que la malaudition, dans certains cas d’acouphènes particulièrement gênants. Si la perte d’audition est importante on peut avoir recours à l’implantation cochléaire. La plupart des autres méthodes proposées visent plus à soulager la personne acouphènique, en lui permettant de gérer son problème et de mettre son acouphène à distance, qu'à le guérir.

26. Qu'appelle-t-on générateur de bruit blanc ?
C’est un appareil qui produit un bruit de même intensité sur toutes les fréquences audibles. Il permet de masquer l'acouphène en le remplaçant par un autre bruit qui peut être contrôlé par la personne
acouphénique.

27. Les acouphènes sont-ils héréditaires ?
L’acouphène n’est pas héréditaire mais on peut évoquer une sensibilité familiale pour les problèmes d’audition.

28. Comment s'informer sur les acouphènes ? Existe-t-il des associationspour les personnes acouphéniques ?
Il existe l'association France Acouphènes, 92 rue du Mont-Cenis (75018) - Tél 0 820 222 213 dont la mission est d'écouter, de conseiller et d'aider les personnes acouphéniques à mieux vivre leurs acouphènes.
Site Internet : http://www.france-acouphenes.org.

Test auditifs

29. En quoi consiste exactement un examen audiométrique ?
L’audiométrie tonale consiste à déterminer, pour chaque oreille, les seuils d’audition perçus à différentes fréquences. L’audiométrie verbale consiste à déterminer le nombre de mots qu’une personne peut répéter, et donc entendre, à une amplitude donnée.

30. Qu’est-ce qu’un audiogramme ?
C’est le graphique portant les résultats de l’audiométrie. Pour l’audiométrie tonale, l'axe vertical indique l’amplitude sonore exprimée en décibels (dBA) et l'axe horizontal, les fréquences exprimées en hertz (Hz).

31. Qui réalise l’audiométrie ?
L'audiométrie doit être réalisée par un médecin, généralement spécialiste ORL. L'audioprothésiste réalise des audiométries prothétiques afin de contrôler l'efficacité des appareillages.

32. L’audiométrie est-elle douloureuse ? Comporte-t-elle des risques ?
L’audiométrie est un examen non invasif, parfaitement indolore et sans danger. Elle peut cependant être fatigante, surtout pour les personnes âgées, du fait de la concentration nécessaire durant les tests.

33. Y a-t-il d’autres moyens que l’audiométrie pour mesurer l’audition ?
L’acoumétrie, qui consistait à faire entendre des sons calibrés ou les vibrations d’un diapason, est depuis longtemps tombée en désuétude. Par contre, on peut utiliser d’autres tests que l’audiométrie pour formuler ou étayer un diagnostic ou chez le jeune enfant. En particulier les PEA (potentiels évoqués auditifs) et les OEA (Oto Emissions Acoustiques).

34. Où peut-on faire réaliser un test auditif ? Nécessite-t-il une prescription médicale ?
Un test auditif ne peut être fait que par un médecin, seul habilité à poser un diagnostic de surdité. Cependant, lors de la Journée
Nationale de l’Audition qui se déroule tous les ans en mars, les audioprothésistes peuvent pratiquer des tests de dépistage à but non médical.

35. Comment la surdité est-elle dépistée chez les bébés ?
Il existe des tests spécifiques permettant de dépister la surdité dès la naissance. Les tests utilisés chez les bébés ne sont ni invasifs, ni douloureux, ni stressants. Il s’agit des Oto Emissions Acoustiques Provoquées (PEOAP) et des Potentiels Evoqués Auditifs automatisés (PEAPa).

36. En environnement professionnel très bruyant, des tests de dépistage sont-ils effectués régulièrement ? Quelle en est la fréquence ?
Lorsque l'environnement professionnel dépasse 80 décibels, l'employé bénéficie d'examens audiométriques selon un protocole défini par la loi. Le chef d'entreprise est responsable de la prévention des surdités professionnelles.

37. Pour réaliser un test de dépistage auditif, peut-on consulter directementun ORL, ou doit-on s'adresser auparavant à un médecin généraliste ?
Le parcours de santé exige de consulter d’abord un médecin généraliste, sauf pour les nouveau-nés, dont le dépistage auditif a été rendu systématique et gratuit par l’arrêté du 23 avril 2012.

MALENTENDANT OU SOURD, QUELLE DIFFERENCE ?

38. Quelle différence y a-t-il entre sourds, malentendants et déficients auditifs ?
Pour qualifier la situation des personnes qui ne perçoivent aucun son, le terme précis est celui de « cophose », les personnes concernées sont des « cophotiques ». On emploie couramment à leur propos le terme « sourd », mais il existe des surdités légère, moyenne sévère ou profonde qui ne sont pas la cophose. Doit-on réserver le mot malentendant aux personnes qui entendent mal, mais qui entendent cependant, ou généraliser son usage à toutes celles et tous ceux, dont l’audition est insuffisante y compris les cophotiques ? Le présent ouvrage n’a pas la prétention d’apporter de solution péremptoire et définitive à ce débat. Pas plus qu’à la préconisation du terme « déficient auditif », longtemps utiisé en lieu et place de sourd ou de malentendant, mais que les sourds réfutent, estimant qu’on ne doit pas parler de déficience à leur égard. La langue évolue en ce domaine comme dans bien d’autres. C’est ainsi qu’un amputé d’un ou plusieurs membres, a pu être qualifié autrefois d’invalide ou d’infirme, avant d’être appelé récemment handicapé. Mais l’usage « politiquement correct » exige qu’on ne parle plus actuellement que de personne en situation de handicap. Quoi qu’il en soit, les langues évoluant, la vérité de demain n’est
pas la vérité d’hier.

39. Que sont les sourds-muets ?
La surdité n’entraîne pas d’incapacité phonatoire ; mais les sourds n’ont pas pu, dans leur petite enfance, à l’âge de l’apprentissage de la parole, apprendre à reproduire ce qu’ils n’entendaient pas. C’est donc la raison pour laquelle, ils ont du mal à s’exprimer par la parole. Ils rejettent cependant cette appellation de « sourds-muets », péjorative et inexacte, qui est donc tombée en désuétude.

40. Combien y a-t-il de sourds et de malentendants en France ?
Selon l’enquête HID (Handicaps Incapacité Dépendances) réalisée en 1998-1999 par l’INSEE, il y avait en France métropolitaine 5 182 000 personnes ayant un handicap auditif. Ce chiffre est vraisemblablement inférieur à la réalité car il s’appuie uniquement sur la déclaration des individus alors que certains ignorent leur déficience, que d’autres refusent de l’admettre et donc de la déclarer et que pour d’autres enfin, leur malaudition n’est pas signalée, car elle n’est que l’une des nombreuses composantes d’un état de handicap plus général. Compte tenu de ces insuffisances, des départements et territoires d’outre-mer, et du vieillissement de la population durant les 14 dernières années, on peut estimer aujourd’hui qu’il y a 6 millions de sourds et de malentendants en France.

41. Comment sont répartis les sourds et les malentendants ?
On a dénombré, dans cette même enquête HID, 6 % des déficients auditifs ayant une déficience auditive profonde ou totale, avec une incapacité à entendre une conversation même à l’aide d’un appareil auditif. La déficience auditive moyenne à sévère concerne 28 % des déficients auditifs, qui ont déclaré n’entendre une conversation que si une seule personne parle, si elle parle fort, même avec l’aide d’un appareil auditif. Enfin, 66 % des déficiences auditives seraient légères à moyennes, les intéressés déclarant entendre une conversation, mais seulement si une seule personne parle.

42. Quels sont les moyens de communication utilisés par les personnes sourdes ?
Les sourds partagent avec l’ensemble de la population l’usage de la langue écrite. La langue des signes française (LSF) est une langue à part entière, avec sa morphologie et sa syntaxe. D’après le rapport de la DREES d’août 2007, elle est utilisée en France par 44 000 sourds, représentant moins de 1 % des déficients auditifs, moins de 1 pour mille de la population générale ; il y a 19 000 déficients auditifs qui déclarent la connaître mais ne pas la pratiquer. Enfin 75 000 personnes n’ayant pas de déficience auditive déclarent l’utiliser, pour usage professionnel (interprétariat, enseignement) ou pour des raisons personnelles :
communication avec des proches, autres raisons sociales ou culturelles. Les sourds et les malentendants peuvent faire appel à la lecture labiale (lecture sur les lèvres).
Le Langage Parlé Complété (LPC) intervient en complément de l’expression orale et de la lecture labiale. Son apprentissage est plus facile que celui de la LSF ; il sert surtout à la communication entre des sourds et leur entourage, familial et enseignant.
La dactylologie consiste à donner à la main des positions correspondant aux lettres de l’alphabet.

43. Lorsqu'on remarque que l'on entend mal, que faire pour corriger cette baisse de l'audition et à quel moment consulter un médecin ?
Si la baisse de l’audition est survenue brusquement, il faut consulter un médecin ORL de toute urgence. L’informer de ce qui arrive pour le rencontrer dans les heures qui suivent. Si elle s’est instaurée insidieusement, ou si c’est l’entourage qui l’a
fait remarquer, c’est également un médecin ORL qui devra être consulté, mais sans cette notion d’extrême urgence.
Si la baisse de l’audition est en relation avec l’activité professionnelle, le médecin du travail doit être consulté sans tarder.

44. La baisse de l’audition peut-elle modifier le comportement d'une personne ?
Il arrive fréquemment que des modifications d'ordre psychologique et comportemental accompagnent la baisse de l’audition. Les
personnes devenues sourdes ou malentendantes deviennent plus irritables, moins patientes, plus distantes avec leur entourage. Elles ont tendance à s'isoler, voire à se retirer complètement de la vie sociale. Il leur est difficile d’accepter d’avoir perdu tout ou partie de l’information environnementale. Soucieuses de ne pas exposer cette déficience, qui est souvent mal tolérée par leur entourage, elles aggravent cette situation, à la recherche de sa dissimulation. Comportement le plus souvent illusoire.

45. Peut-on greffer un tympan ?
La tympanoplastie (greffe du tympan) est une intervention chirurgicale effectuée en cas de perforation du tympan, qui peut survenir à la suite d’otites chroniques ou renouvelées. On peut être amené à pratiquer des greffes conjuguées du tympan et de la chaîne des osselets.

46. Est-il exact qu’une personne malentendante puisse recouvrer l’audition par une prothèse de l’étrier ?
Le troisième osselet de l’oreille moyenne, nommé étrier à cause de sa forme, peut se désagréger dans l’évolution de certaines affections, en particulier l’otospongiose, maladie qui touche essentiellement l’oreille moyenne. Il en résulte une surdité de transmission. On sait remédier à cette situation en remplaçant l’étrier par une prothèse, le plus souvent en téflon. Les résultats immédiats de cette intervention sont souvent spectaculaires.

47. Qu’appelle-t-on un yoyo. A quoi servent-ils ?
Il s’agit d’un dispositif ayant la forme du jouet de ce nom. Cet aérateur transtympanique est mis en place par un médecin au cours d’une intervention chirurgicale bénigne, pour décomprimer l’oreille moyenne.

LES ACOUPHENES

48. Faut-il protéger ses oreilles lorsque l'on nage sous l'eau ?
Oui, c'est effectivement recommandé. Pour cela, il existe des bouchons d'oreille conçus à cet usage.

49. Les oreilles risquent-elles de se boucher lorsqu'on s'élève en altitude ?
C'est un effet de la pression atmosphérique. Lorsqu'on gagne ou perd rapidement de l'altitude, l’équilibre des pressions entre les deux faces du tympan n'a pas le temps de s'établir. L'audition devient" cotonneuse " ; l’oreille est douloureuse. Déglutir ou bâiller ouvre la trompe d’Eustache. Cette manoeuvre aère l’oreille moyenne qui est mise à la pression de l’extérieur, rétablissant l’équilibre des pressions des deux faces du tympan.

50. Peut-on se baigner avec des aides auditives ?
Il existe quelques appareils, en particulier des appareils destinés aux enfants, qui sont étanches et supportent la douche ou la baignade, mais ce n’est pas la règle générale. Il est recommandé de retirer les appareils avant de se baigner, ou quand on marche sous une pluie battante.

51. Faut-il éviter l’utilisation du Coton-Tige pour l’hygiène des oreilles ?
Les Coton-Tige ne doivent être utilisés que pour nettoyer le
pavillon de l’oreille et la partie externe du conduit auditif. Un coin de
serviette ou de gant de toilette y suffit amplement. En revanche, leur
utilisation systématique pour ramoner le conduit auditif est à proscrire
car, irritant son épithélium, elle favorise la sécrétion du cérumen.
Elle risque de repousser le cérumen asséché vers le fond du conduit
auditif, près du tympan, au lieu de l’évacuer. De plus, surtout en cas de
fabrication médiocre, les fibres de coton peuvent se détacher et se
mêler au cérumen, favorisant l’apparition de bouchons. Enfin, ils sont
dangereux car en cas de chute ou d’utilisation maladroite, ils peuvent
être cause d’une rupture accidentelle du tympan, et même léser
l’oreille moyenne.

52. Existe-t-il des plantes ou des aliments bénéfiques pour l'audition ?
On ne connaît pas de médicament, encore moins de plantes ou
d'aliments, permettant de juguler la déficience auditive. Cependant
certains médicaments, en favorisant l’irrigation sanguine de l’oreille,
peuvent peut-être retarder la dégradation de l'audition. Quoi qu’il en
soit, une bonne santé générale ne peut qu’être bénéfique à son
maintien.

53. Suite à un concert, un ami proche a failli perdre l'audition. Le public
est-il informé des risques occasionnés par la musique amplifiée ?
La protection de l'audition des jeunes fait l'objet depuis quelques
années de campagne de prévention telle que celle initiée par l’association
JNA. Le public est de mieux en mieux informé de ces problèmes,
mais il y a un tel engouement pour la musique amplifiée qu’il
est difficile d’encourager les jeunes à en maîtriser le niveau.

54. De quels moyens dispose-t-on pour protéger ses oreilles du bruit ?
On dispose de protection par les bouchons d’oreille dont il existe un
grand nombre de modèles : à usage unique ou réutilisables, moulés
sur mesure munis de filtres, et par les casques anti-bruit qui peuvent
apporter une atténuation de l’ordre de 20 à 30 décibels. Il faut cependant,
chaque fois que c’est envisageable, s’efforcer de réduire le bruit
à sa source.

55. Les bouchons d'oreilles en mousse sont-il vraiment efficaces contre le
bruit ?
Les bouchons d’oreille en mousse (à usage unique) sont efficaces
lorsqu’ils sont utilisés correctement. Leur mode d'utilisation est
simple : il suffit de les écraser entre les doigts et de les introduire
dans le conduit de l'oreille. Une fois en place, ils se dilatent et font
efficacement écran au bruit. L'atténuation moyenne est de l'ordre de
20 dB. Les aigus sont plus atténués que les graves.

56. Existe-t-il des moyens de protection contre le bruit plus efficace que les
bouchons et les casques ?
La réduction du bruit à sa source est le moyen le plus efficace, qui
doit être privilégié.

57. De quels moyens les musiciens disposent-ils pour se protéger pendant
les concerts ?
Des bouchons sont fabriqués à leur intention. Ils atténuent le
volume sonore sans altérer le spectre, c’est-à-dire l’ensemble des
fréquences. Ces bouchons sont sur–mesure, moulés sur le conduit
auditif.

58. Les baladeurs présentent-ils un réel danger pour l'audition ?
Écoutés à fort volume, les baladeurs présentent un réel danger
pour les oreilles. C'est pourquoi la loi oblige en France les fabricants
à brider le niveau sonore de leur produit à 100 dB. La durée d'écoute
sans laisser l'oreille se reposer contribue au risque.

59. Existe-t-il des campagnes préventives et d'information sur les dangers
de la musique amplifiée ?
Depuis quelques années, des campagnes d’information réalisées
dans le cadre de la Journée Nationale de l'Audition ont pour objectifs
de sensibiliser, d'informer et de mettre en garde les jeunes contre les
dangers de la musique amplifiée écoutée à trop hautes doses et sur
de longues durées.

60. A partir de quel âge perd-on l’ouie ?
La perte des fréquences les plus aiguës commence dès le plus
jeune âge et continue tout au long de la vie. Le capital génétique, l’exposition
au bruit et certaines maladies accélèrent ce processus. Il n’y
a pas d’âge précis pour l’apparition de la presbyacousie, mais celle-ci
est d’autant plus fréquente que la personne vieillit. A 65 ans, un tiers
des personnes sont devenues dures d’oreille. A 75 ans, plus de la
moitié. Il est exceptionnel que des nonagénaires aient conservé une
audition suffisante.

61. Est-il exact qu’on ait tenté de contrer le rassemblement de jeunes en
émettant des bruits spécifiques ?
Les cellules ciliées de la base de la cochlée, sensibles aux
fréquences aiguës sont sensibles aux bruits les plus aigus jusqu’à
l’âge de 20 ans environ. Au fil des années, le jeune perd cette faculté.
Des industriels astucieux avaient donc mis au point des appareils
émettant à très forte intensité des bruits désagréables, entendus seulement
jusqu’à la fin de l’adolescence. Ce qui avait pour but de les
faire déserter les lieux où étaient émis ces sons intenses et aigus.
Quelques années plus tard, ces fréquences aiguës n’étant plus perçues,
les adultes ne sont pas gênés. Cependant, ces traumatismes
sonores causés par ces bruits n’étant pas anodins pour leur avenir
auditif, ces dispositifs ont été interdits.

62. Qu’est-ce qu’une boucle magnétique ?
On appelle boucle magnétique, ou boucle d’induction magnétique,
un dispositif destiné aux personnes malentendantes appareillées
d’une aide auditive comportant une bobine d’induction, ou d’un
implant cochléaire incluant la fonctionnalité « T ». On peut également
confier un récepteur dédié à des personnes malentendantes ne
disposant pas de ces aides auditives. Le son, recueilli par un microphone,
transite par un amplificateur particulier avant d’être envoyé
dans un fil métallique – disposé en boucle autour d’un espace donné.
La personne malentendante peut ainsi entendre un son de bonne qualité.

63. Les ondes magnétiques émises par une boucle d’induction peuventelles
être dangereuses ?
Les ondes magnétiques ainsi émises ne présentent aucun danger
pour la santé.

64. Quels sont les organismes qui interviennent dans le domaine de la
malaudition ?
Le Conseil National des Personnes Handicapées (CNCPH) intervient
auprès des pouvoirs publics pour faire évoluer la situation des
personnes en situation de handicap, dont les personnes malentendantes
et les personnes sourdes.
Des associations regroupant des personnes sourdes, devenues
sourdes et malentendantes, des personnes souffrant d’acouphènes et
des parents d’enfants malentendants, interviennent pour que ces
personnes ne restent pas isolées.
Ces associations interviennent également auprès de pouvoirs
publics et d’autres décideurs pour promouvoir une meilleure accessibilité
et défendre les intérêts des personnes sourdes et des personnes
malentendantes.

65. A quel âge teste-t-on l’audition du nouveau-né ? Ces tests sont-ils
remboursés ?
Le dépistage précoce de la surdité néonatale, mis en place par l’arrêté
du 23 avril 2012, comporte un examen de repérage des troubles
de l’audition, proposé systématiquement avant la sortie de l’enfant de
la maternité et des examens réalisés au 3e mois, lorsque l’examen de
repérage n’a pas pu avoir lieu, ou qu’il n’a pas été concluant. L’arrêté
précise que ce dépistage est gratuit.

66. La prématurité peut-elle entraîner des troubles de l’audition ?
La naissance d’un enfant avant terme, en particulier lorsque le
nouveau-né pèse moins de 1 500 g, est l’une des causes de surdité à
la naissance.

67. Utilise-t-on l’audiométrie pour tester l’audition chez le jeune enfant ?
L’audiométrie conventionnelle, qui nécessite la participation du
sujet testé, n’est évidemment pas envisageable chez le jeune enfant,
en particulier chez le nouveau-né.

68. Comment teste-t-on l’audition des nouveau-nés ?
On peut rechercher, dès la naissance, les OEA-Oto Emissions
Acoustiques- émises spontanément par les cellules ciliées externes,
qui indiquent que l’oreille fonctionne bien, et, en particulier en cas de
doute, on peut mesurer les PEA Potentiels Evoqués Acoustiques. Ces
deux tests ne sont ni invasifs, ni dangereux, ni douloureux.

69. Qu’est-ce que le test de Moatti ?
On s’est longtemps satisfait d’utiliser, pour examiner l’audition de
l’enfant, du très ludique test du Dr Lucien Moatti : il consiste à retourner
des boîtes qui émettent des bruits semblables à des cris d’ani-
maux ; leur fréquence est étalonnée de 250 Hz à 3 000 Hz, leur amplitude
est de 60 dB à 2m. Le comportement de l’enfant permet de
supputer que l’enfant a entendu –ou n’a pas perçu- les bruits émis.
Mais ce test, peu précis, est tombé en désuétude.

LES IMPLANTS COCHLEAIRES

70. Qu'est-ce qu'un implant cochléaire ?
Les implants cochléaires sont des prothèses destinées à des personnes dont la surdité est trop importante pour être efficacement
aidées par le port d’appareils de correction auditive conventionnels, ainsi qu’à de jeunes enfants chez qui il est nécessaire de les mettre en place assez tôt. Le rôle de l’implant cochléaire est de transformer le son en signal électrique qui permet de stimuler les fibres du nerf auditif. Il s’agit d’une prothèse médicale qui nécessite une intervention chirurgicale et rééducation.

71. Les implants cochléaires : où en est-on ?
Après avoir été expérimentaux dans les années 1970, quand les premiers dispositifs nécessitaient le port d’un boîtier externe de la taille d’une valise, ils sont maintenant tout à fait au point. Plusieurs centaines de milliers d’implantations cochléaires ont été effectuées, dans plus de 90 pays du monde.

72. A partir de quel âge peut-on effectuer une implantation cochléaire chez l’enfant ?
L’efficacité de l’implantation cochléaire du jeune enfant est liée à la précocité de l’intervention. On la pratique dès l’âge de quelques mois. Les enfants nés sourds doivent avoir été implantés avant l’âge de 5 ans. Il est possible de poser l’implant cochléaire au plus jeune âge car, contrairement aux autres parties du corps, la cochlée a atteint sa taille définitive des la naissance.

73. Y a-t-il un âge limite à l’implantation cochléaire ?
Des personnes, devenues sourdes ayant atteint ou dépassé l’âge de 90 ans, ont pu être implantées avec succès.

LES AIDES AUDITIVES

74. Quels types d'appareils auditifs trouvent-on aujourd'hui ? Sont-ils tous
performants ?
Les appareils les plus courants sont les contours d'oreille et les intra auriculaires. Les contours sont portés derrière le pavillon et
reliés au conduit auditif par un tube et un embout. Ils peuvent être inclus dans une branche de lunette. Récemment sont apparus des appareils à écouteur déporté dont le port est plus confortable. Les intra auriculaires sont entièrement logés dans le conduit auditif. Pour diverses raisons, étroitesse du conduit, sécrétion excessive de cérumen..., ces appareils ne peuvent convenir à tous.

75. Quelle différence y a-t-il entre les aides auditives analogiques et numériques ?
Les deux types d’appareils agissent par amplification du son. La différence fondamentale réside dans les circuits électroniques et dans la manière de traiter le son. Les prothèses analogiques ont quasiment disparu du marché, car le traitement numérique du son permet d’avoir des appareils plus confortables, automatisés, plus aptes que les prothèses analogiques à restituer l’ambiance sonore et à faciliter la compréhension de la parole. Cependant, les personnes malentendantes équipées depuis longtemps d’aides analogiques, ressentent souvent des difficultés à s’adapter au numérique.

76. Les aides auditives utilisent-elles des piles et si oui, combien durent elles en moyenne ?
Les aides auditives utilisent des piles ou plus rarement des accumulateurs rechargeables. Les piles actuelles sont de type « bouton » Zinc-Air, donc sans plomb. Elles commencent à se décharger dès qu’on a enlevé l’opercule qui les recouvre. Plusieurs tailles existent : 13, 10, 5, 312, 675. Chaque aide auditive est alimentée par une pile spécifique. Leur durée de vie varie de quelques jours à deux semaines ; elle est nettement raccourcie par l’usage de certaines aides complémentaire, en particulier de type Blue Tooth. Il existe un forfait annuel de la Sécurité sociale qui en permet un remboursement partiel.

77. En fonction de quels critères doit-on choisir ses aides auditives ?
Lors d’un premier appareillage, il est difficile à la personne malentendante de choisir ses aides auditives. Elle ne peut que faire confiance à l’audioprothésiste. Un essai de durée suffisante peut faciliter le choix de l’appareillage. Les appareils de type intra auriculaires sont plus discrets, mais ils ne conviennent pas aux surdités les plus sévères. Ils sont souvent plus fragiles, risquant de tomber et d’être perdus du fait de leur petite taille. Ils sont plus difficiles à manipuler. Les piles sont plus petites, durent moins longtemps et de ce fait plus onéreuses, et leur changement est plus difficile.

78. Les aides auditives numériques sont-elles plus performantes que les modèles analogiques ?
La technique numérique permet d’avoir des appareils plus confortables, automatisés et plus aptes que les anciennes prothèses analogiques à restituer l’ambiance sonore et à faciliter la compréhension de la parole.

79. Certains appareils sont très miniaturisés, permettent-ils d'entendre encore mieux ?
Non, la miniaturisation des appareils n'améliore pas leur performance auditive, ce serait plutôt l'inverse, mais elle offre une discrétion optimale.

80. Si je porte une seule aide auditive, comment entendrai-je avecl'oreille non appareillée ?
Il est conseillé d’appareiller les deux oreilles par une aide binaurale, dite stéréophonique, sauf dans des situations bien précises ; par exemple quand une seule oreille est déficiente, ou encore quand l’oreille controlatérale est complètement sourde.

81. Les aides auditives restituent-elles les bruits ambiants en même temps que la voix de mon interlocuteur ?
L'audition au moyen d'une aide auditive n'a pas les qualités et les performances de l'audition naturelle. L'aide auditive est conçue avant tout pour rendre la parole intelligible, tout en permettant d'entendre les sons utiles de l'environnement sonore. Malheureusement, et malgré les progrès faits sur ce point, en particulier par les aides numériques, les sons indésirables sont également transmis et diminuent l’efficacité de la prothèse en milieu bruyant.

82. Est-ce l'ORL qui prescrit l'appareil ? Si oui, indique-t-il sur une ordonnance des valeurs de correction de l'audition comme on le fait pour la vue ?
Un audioprothésiste n’est habilité à appareiller une personne que si un médecin a préalablement prescrit une aide auditive. Il ne s’agit pas seulement du droit au remboursement par la Sécurité sociale, la mutuelle complémentaire de santé ou les autres organismes, mais de la compétence reconnue à chaque profession. Cependant, contrairement à la prescription des verres correcteurs, le médecin n'indique ni le type d'appareil, ni le choix monaural ou stéréophonique, ni les réglages de l'appareil. Le choix et l'adaptation de l'appareil sont de la compétence de l'audioprothésiste.

83. Faut-il régler l'appareil soi-même ou se règle-t-il automatiquement ?
C'est l'audioprothésiste qui procède au réglage initial de l’appareil. Ensuite, pour les aides numériques, le microprocesseur contenu dans l’appareil ajuste automatiquement la correction auditive à l’ambiance sonore.

84. Faut-il du temps pour s'habituer à une aide auditive et combien dure la période d'adaptation ?
Cela dépend essentiellement de la persévérance et du désir d'entendre de la personne malentendante, mais aussi de la qualité de
l'adaptation réalisée par l'audioprothésiste. La décision de porter une aide auditive est un acte personnel qui exige une ferme résolution et qui ne doit être dicté ni par l’entourage, ni par la promesse d’un essai gratuit ou de facilités d’achat, ni par la
publicité. L’appareillage permet de sortir de son isolement, mais l’audition prothétique n’est pas l’audition naturelle, les appareils n’ont pas partout la même efficacité, et l’adaptation à cette écoute peut être rapide mais peut aussi durer plusieurs semaines. La personne appareillée doit être préparée à ces difficultés, et faire preuve de persévérance et de ténacité pour que la prothèse cesse d’être une contrainte pour devenir un précieux et indispensable moyen de communication. Il est toujours possible, sans frais supplémentaires, de se rendre aussi souvent que souhaité chez l'audioprothésiste qui a réalisé l'appareillage, pour parfaire les réglages ou pour avoir une information.

85. Les appareils sont-ils silencieux ? Entend-on du souffle ou des bruits parasites lorsqu'on les porte ?
Ces inconvénients appelés « Effet Larsen » sont essentiellement perçus par l’entourage. En particulier quand il s’agit de sifflements, mais les aides auditives numériques les ont atténués ou supprimés.

86. Doit-on retourner régulièrement chez l'audioprothésiste pour faire contrôler son appareil ?
Lorsque votre audioprothésiste aura procédé aux premiers réglages, il vous proposera des visites de contrôle régulières qui sont
gratuites. Ces visites sont importantes, et permettent de procéder à des ajustements de l’appareillage.

87. Une fois appareillé(e), entendrai-je aussi bien qu'avant ?
Il est évident qu’une personne malentendante, une fois appareillée, doit mieux entendre. Pour autant, d’une part, l’écoute prothétique n’a pas les mêmes qualités que l’audition naturelle et d’autre part, les aides auditives n’agissent pas sur le système auditif. Elles amplifient le son.

88. Les aides auditives peuvent-elles provoquer des allergies ou irriter les oreilles ?
Les embouts des aides auditives « contour », la coque des aides « intra » peuvent être mal supportés. Dans ce cas, il faut rapidement en informer le médecin qui a prescrit l’appareil.

89. Comment entretenir mon appareil auditif et quelles précautions prendre ?
• Respectez les visites de contrôle régulières chez votre audioprothésiste. D'elles dépend en partie le bon fonctionnement de vos aides auditives.
• Évitez-leur les chocs, préservez-les de l'eau, de la poussière et de l'humidité. L'humidité provoque l'oxydation de certains de leurs éléments.
• Pour les nettoyer, n'utilisez jamais de détergents, utilisez uniquement la gamme de produits d'hygiène qui vous a été recommandée par l'audioprothésiste.
• Essuyez votre appareil lorsque vous le quittez ou l'installez.

90. La transpiration peut-elle être source du dysfonctionnement de l'aide auditive ?
L'humidité provoquée par la transpiration peut être responsable de la corrosion de certaines parties de votre appareil, en particulier les appareils « intra ». C'est pourquoi il est important de bien l'essuyer, ainsi que la pile, quand vous l'enlevez ou l'installez.

91. Existe-t-il une période d'essai quand on achète des aides auditives ?
Certains audioprothésistes le proposent, mais elle n’est pas obligatoire.

92. Quelle est la durée de vie d'un appareil auditif ?
De 4 ans à 7 ans en moyenne, mais cela dépend du soin et de l'entretien apportés aux aides auditives.

LE BRUIT

93. Comment mesure-t-on le bruit ? Qu'est-ce que le décibel ?
Le décibel (dB) est l'unité de mesure des niveaux sonores. Il est utilisé dans de nombreux domaines de l’acoustique et pour évaluer la surdité par exemple. La parole se situe aux alentours de 65 dB.

94. Le bruit peut-il avoir des répercussions sur la santé ?
Lorsque son niveau est supérieur à 80 dB, le bruit détruit les cellules sensorielles de l’audition, ce qui conduit à la surdité et/ou à la perception d’acouphènes. Cependant, des bruits plus faibles et non nocifs pour l’oreille peuvent être gênants et conduire à des désordres d’ordre psychologique : troubles du sommeil, irritabilité, nervosité excessive, accélération de la tension artérielle, troubles de la digestion, dérèglement du système cardiovasculaire, etc.

95. Trop de bruit peut-il affecter l'audition, cela peut-il aller jusqu'à rendre sourd ?
Les effets du bruit dépendent à la fois du niveau sonore et de la durée d'exposition. Entre 80 et 110 dB, les risques de surdité s’accentuent avec la durée d’exposition. Au-delà de 110 dB, l’altération de l’audition peut être immédiate et provoquer une surdité traumatique. Une exposition de quelques heures à un niveau élevé, dans quelque cadre que ce soit, travail ou plaisir (concert, discothèque,...), ou une déflagration, peuvent avoir des effets auditifs graves. Ces effets (audition devenue " cotonneuse ", acouphènes) peuvent sembler temporaires, l’audition redevenant normale dans les heures qui suivent. Il arrive cependant que ces effets se révèlent persistants. Quoi qu’il en soit, l’oreille ayant été fragilisée, son vieillissement a été accéléré.

96. Existe-t-il une législation pour limiter le bruit dans les lieux bruyants ?
Depuis 1985, il est recommandé de chercher à diminuer le volume sonore sur les lieux de travail, et si cela n’est pas possible de porter des protecteurs auditifs individuels. Depuis décembre 1998, les discothèques et les salles de concert doivent limiter le niveau sonore moyen de leur salle à 105 dB (www.bruit.fr).

97. Une personne travaillant dans un milieu bruyant bénéficie-t-elle de compensations (pauses plus fréquentes, jours de repos supplémentaires...) ?
Non, mais elle est suivie sur le plan auditif dans le cadre de la médecine du travail. La durée du travail en milieu bruyant est plafonnée. Les salariés doivent disposer de protections auditives individuelles adaptées. Les atteintes auditives provoquées par des bruits lésionnels entrent dans le cadre des maladies professionnelles reconnues.

98. Comment rendre un appartement moins perméable au bruit ?
Il existe des matériaux destinés à assurer l'insonorisation d'un lieu d'habitation. Il faut savoir que l'opération peut s'avérer coûteuse, voire prohibitive dans le cas d'ancienne construction. Pour mettre en place une insonorisation réellement efficace, mieux vaut faire réaliser les travaux par des sociétés spécialisées. Pour en savoir plus s’adresser à l'ADEME.

99. Y a-t-il des métiers reconnus à risque pour l'audition ? Quels sont-ils ?
Les métiers susceptibles de provoquer une baisse de l’audition reconnue maladie professionnelle sont répertoriés en une liste limitative de professions répertoriées au Tableau 42 des maladies professionnelles (Régime général) et au Tableau 46 (Régime agricole).On y trouve par exemple les professions de la chaudronnerie, du forgeage ou de la tôlerie, également ceux du BTP, des scieries, des verreries ou des industries de tissage et d’autres encore. Les personnes travaillant au contact des porcs ou de leur viande peuvent être atteintes par une infection à Streptococcus puis une surdité de perception, des acouphènes et des troubles de l’équilibre. Ces travaux sont répertoriés au tableau 92 des maladies professionnelles du Régime Général (tableau 55 du Régime Agricole).